R&D et transformation numérique du secteur agroalimentaire

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Publié le 27 février 2024

Confronté aux défis environnementaux, à l’évolution des exigences des consommateurs et à des normes particulièrement strictes, le secteur agroalimentaire fait partie de ceux qui connaissent les mutations les plus importantes au cours de ces dernières années. Au centre de cette évolution rapide, la R&D, conjuguée à la transformation numérique globale, offre des perspectives uniques et d’une efficacité indéniable. Cette association de la recherche et développement et de la digitalisation façonne l’avenir du domaine agroalimentaire en optimisant les procédés de production, la productivité, les standards de qualité et les interactions avec les clients.

1. La R&D : un levier de compétitivité dans le secteur de l’agroalimentaire

A. Comprendre la R&D dans l’agroalimentaire

La recherche et développement (R&D) dans l’agroalimentaire est un véritable pilier pour l’innovation et la compétitivité de ce secteur. Elle englobe un large panel d’activités dont l’objectif est d’améliorer les processus de production, de développer de nouveaux produits, et de mettre en œuvre des solutions durables qui répondent aux défis contemporains tels que la sécurité alimentaire, la qualité nutritive et nutritionnelle des denrées, et l’impact environnemental.

La R&D agroalimentaire s’attache tout d’abord à développer de nouveaux produits ou à améliorer ceux existants pour répondre aux attentes changeantes des consommateurs. Ces innovations peuvent concerner le goût, la texture, la valeur nutritionnelle, la facilité de préparation ou encore la conservation des denrées alimentaires. En parallèle, la recherche et développement se concentre sur les innovations liées aux process, qui permettent notamment d’optimiser les chaînes de production pour les rendre plus efficaces, moins coûteuses, et plus respectueuses de l’environnement.

La sécurité et la qualité alimentaires sont également au cœur des préoccupations de la R&D dans l’agroalimentaire. Les entreprises investissent pour développer des méthodes de détection rapides et fiables des pathogènes, pour améliorer la traçabilité des denrées et de leurs ingrédients, ou encore pour assurer la conformité des produits aux normes sanitaires internationales. Cela passe par exemple par l’exploration de nouveaux conservateurs naturels, par la réduction des additifs artificiels, ainsi que par l’optimisation des emballages pour prolonger la durée de vie des produits tout en minimisant leur impact environnemental.

Dans la continuité du point précédent, la R&D se penche également sur l’identification et le développement de solutions durables pour faire face aux défis du changement climatique et de la surexploitation des ressources. Il est ici question de trouver des alternatives aux protéines animales, d’optimiser l’utilisation de l’eau et des sols, et de mettre en place des pratiques agricoles respectueuses et régénératives. Le développement et l’implémentation des énergies renouvelables sont eux aussi primordiaux pour réduire l’empreinte carbone du domaine agroalimentaire.

La conformité réglementaire est enfin une autre dimension clé de la R&D agroalimentaire. Les entreprises doivent constamment adapter leurs produits et leurs processus de production pour s’adapter aux normes et aux législations en vigueur, tant au niveau local qu’international. Cela inclut les réglementations relatives à la sécurité alimentaire, à l’étiquetage et à la traçabilité des denrées, aux allégations de santé ainsi qu’aux standards environnementaux.

B. Interaction entre R&D et transformation numérique

Dans l’agroalimentaire comme dans de très nombreux domaines, recherche et développement et transformation numérique s’avèrent parfaitement complémentaires, et ont une influence significative quant à la manière dont les acteurs du secteur envisagent l’innovation et la productivité. La synergie de ces deux domaines ouvre la voie à des avancées significatives à de nombreux égards, les outils digitaux étant vecteurs de nombreuses possibilités et solutions à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire.

La transformation numérique, par le biais de solutions technologiques telles que l’intelligence artificielle ou le Big Data, révolutionne tout d’abord les procédés de production agroalimentaires. Les capteurs intelligents et autres systèmes de surveillance en temps réel permettent un contrôle précis des conditions de production, et sont donc bénéfiques pour optimiser la qualité et la sécurité des denrées. L’IA aide pour sa part à prédire les pannes sur la chaîne de production ou à planifier la maintenance préventive, ce qui minimise les arrêts de production et améliore l’efficacité opérationnelle.

La blockchain, et les technologies équivalentes ou complémentaires, offrent pour leur part des possibilités inédites en matière de traçabilité des aliments. Capitaliser en recherche et développement sur ce type de solution garantit une totale transparence de la chaîne d’approvisionnement, ce qui facilite la gestion des rappels produits et renforce la confiance des consommateurs. Cette traçabilité est indispensable pour répondre aux normes de sécurité alimentaire, et pour s’adapter aux évolutions réglementaires.

R&D et transformation numérique contribuent également à la réduction de l’impact environnemental des exploitations agricoles et de l’industrie agroalimentaire. Les technologies numériques soutiennent l’utilisation plus efficace des ressources, l’optimisation des intrants agricoles, et la réduction des déchets alimentaires. L’agriculture de précision est par exemple mise à profit pour ajuster le volume d’engrais et de pesticides à appliquer selon les besoins spécifiques des cultures, et permet ainsi une amélioration des rendements tout en minimisant les impacts négatifs sur l’environnement.

L’interaction entre R&D et transformation numérique participe enfin à l’enrichissement de l’expérience client. Les plateformes numériques, combinées aux outils d’analyse de données, permettent de recueillir et d’analyser les retours des consommateurs de façon poussée, ce qui orientent les efforts fournis en recherche et développement vers le développement de produits qui répondent précisément aux attentes du marché. Les réseaux sociaux et les outils digitaux sont aussi mis à contribution pour personnaliser les offres et booster la fidélisation client.

2. La transformation numérique dans l’agroalimentaire : par où commencer ?

A. La digitalisation de la chaîne de production

L’une des premières étapes à mettre en œuvre dans la transformation numérique du secteur agroalimentaire est la digitalisation de la chaîne de production. Elle fait office de moteur pour une évolution en profondeur des pratiques, puisqu’elle impacte tous les aspects de la production, et que ses effets se ressentent sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Cette numérisation est le socle d’une efficacité opérationnelle augmentée, d’une meilleure traçabilité des denrées alimentaires et d’une optimisation des ressources.

Tout commence par l’intégration de technologiques avancées dans les procédés de production. Les systèmes de gestion des données de production (PDM) et les progiciels de gestion intégrés (PGI ou ERP) permettent de centraliser et d’analyser l’intégralité des informations relatives à chaque étape de la production, et donc de faciliter la prise de décision en se basant sur des données précises, d’améliorer la planification de la production, mais aussi de mieux gérer les stocks.

Il est ensuite possible d’automatiser les lignes de production en s’appuyant sur les solutions robotiques avancées et sur l’intelligence artificielle, qui réduisent nettement la marge d’erreur humaine et augmentent significativement la productivité. Les paramètres de production peuvent ainsi être rigoureusement contrôlés pour réussir à garantir constamment un haut niveau de qualité des produits. L’automatisation soutient également la réduction des déchets en favorisant l’utilisation plus efficiente des matières premières.

Des technologiques comme l’identification par radiofréquence (RFID) et la blockchain sont quant à elles vertueuses pour une meilleure traçabilité des produits tout au long de la chaîne de production. Ces outils numériques sont particulièrement efficaces pour disposer d’une visibilité complète sur l’origine, le traitement et le parcours des produits alimentaires. Il est donc possible d’en tirer parti pour veiller à la bonne conformité des denrées alimentaires aux réglementations sanitaires et environnementales.

La transformation numérique amène aussi son lot de solutions dans une optique d’optimisation des ressources, les outils d’analyse prédictive aidant par exemple à anticiper les besoins de production pour réduire le gaspillage en répondant plus précisément à la demande. Les capteurs IoT (Internet des Objets) sont pour leur part utilisés pour collecter des données en temps réel sur la consommation d’eau, d’énergie et d’autres ressources, et interviennent donc dans l’ajustement des processus de production pour minimiser l’impact environnemental.

En plus des aspects purement techniques, la digitalisation de la chaîne de production joue en faveur d’une meilleure connectivité et d’une collaboration renforcée entre les différents maillons de la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire. Les plateformes collaboratives et les réseaux numériques facilitent les échanges d’informations entre fournisseurs, producteurs, distributeurs et détaillants. Cette communication constante rend les différents acteurs plus réactifs face aux fluctuations du marché et aux demandes des consommateurs, tout en soutenant des pratiques d’approvisionnement plus éthiques et responsables.

B. Les systèmes de gestion de la qualité alimentaire

Avec la transformation numérique, les systèmes de gestion de la qualité alimentaire évoluent eux aussi significativement pour occuper une place plus prépondérante. Davantage automatisés et axés sur les données, ils sont mis à profit pour assurer la sécurité et la conformité des produits alimentaires. L’intégration de ces technologies est bénéfique pour garantir la qualité et la sécurité alimentaires à chaque étape de la production, mais aussi pour optimiser les différents procédés opérationnels et renforcer la confiance des consommateurs.

L’automatisation des systèmes de gestion de la qualité alimentaire permet notamment une surveillance et un contrôle en temps réel des processus de production. Les capteurs et dispositifs IoT fournissent en continu des informations quant aux conditions de production telles que la température, le niveau d’humidité ou la présence de contaminants. Cette surveillance constante aide à détecter et à prévenir les problèmes de qualité avant qu’ils ne deviennent critiques, et soutiennent donc une intervention rapide et efficace pour corriger le problème.

Tout comme dans le cadre de la digitalisation de la chaîne de production, les technologies numériques sont utilisées pour améliorer la traçabilité en créant des registres des transactions et des mouvements de produits au fil de la chaîne d’approvisionnement, offrant une visibilité sans précédent sur l’origine et le parcours des aliments. Cette meilleure traçabilité participe activement à une meilleure gestion de la qualité en facilitant la prévention des irrégularités et les rappels produits.

Le Big Data et l’analyse prédictive permettent eux d’anticiper les problèmes avant même qu’ils ne surviennent. Ils sont capables d’identifier les tendances et les modèles qui sont synonymes de risque potentiel pour la qualité ou la sécurité alimentaire, et donnent donc de précieuses indications afin de prendre des mesures préventives, d’améliorer continuellement les processus de production et de maintenir des standards de qualité élevés.

Dans cette même logique d’amélioration continue, les plateformes numériques sont mises à contribution pour collecter et analyser les retours des consommateurs quant à la qualité des produits. Ces informations peuvent ainsi être rigoureusement prises en compte pour ajuster rapidement et efficacement les offres, mieux répondre aux attentes du marché, et renforcer l’engagement des consommateurs.

C. L’intelligence artificielle au profit de l’interaction client

L’intelligence artificielle s’est imposée comme un vecteur de transformation majeur dans l’agroalimentaire à de nombreux niveaux, et cela se vérifie également pour les interactions avec les clients. L’adoption de l’IA aide à offrir une expérience plus personnalisée et engageante, tout en apportant des solutions efficaces pour le service client. Ses capacités d’apprentissage et d’analyse contribuent à la compréhension précise des besoins et des préférences des consommateurs, ce qui facilite l’élaboration de stratégies de communication ciblées et intelligentes.

Les chatbots se positionnent par exemple comme une innovation notable, car ils permettent d’offrir une assistance en temps réel aux clients pour prendre en charge leurs demandes et répondre à leurs questions. Ces assistants virtuels sont en mesure de simuler des conversations humaines avec une grande justesse, rendant le service client d’autant plus accessible et réactif. L’intégration de l’intelligence artificielle pour collecter et analyser les avis clients offre également une vision dynamique des évolutions du marché.

En analysant en profondeur les données comportementales et transactionnelles, l’IA est aussi des plus efficaces pour personnaliser l’expérience client en proposant des recommandations de produits sur mesure et en augmentant la pertinence des offres, ce qui joue nettement en faveur de la satisfaction client. Cette capacité à répondre très précisément aux besoins des consommateurs, et même à les anticiper, soutient la création d’une relation de confiance avec la marque et la fidélité des consommateurs à son égard.

Pour aller plus loin :

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